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Perte d'identité et expatriation : quand l'IFS aide le conjoint suiveur à se retrouver

Oct 31

7 min read

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L'expatriation est souvent une aventure exaltante. Découvrir un nouveau pays, offrir une vie différente à ses enfants, élargir ses horizons… Mais derrière cette promesse de renouveau, il y a parfois une réalité plus intime, plus silencieuse — celle des tempêtes intérieures.


Je le sais, je l'ai vécu. Trois ans au Royaume-Uni, un retour en France, puis neuf ans à l'île Maurice. Changer de pays, c'est aussi changer de repères, de codes, de liens. Et cela peut réveiller en nous des zones sensibles, parfois douloureuses.



Les défis émotionnels de l’expatriation


Dans mon accompagnement, je rencontre souvent des personnes expatriées qui me confient ce qu'elles n'osent pas toujours dire :

  • un stress diffus, parfois constant,

  • une fatigue émotionnelle difficile à nommer,

  • une perte de confiance en soi,

  • un besoin de contrôle pour se sentir en sécurité,

  • une auto-critique sévère,

  • des schémas relationnels qui se répètent (solitude, rejet, dépendance…),

  • et particulièrement pour le conjoint suiveur : une perte d'identité professionnelle qui ébranle profondément.


Et quand on est parent, ces défis prennent une autre dimension. Nos enfants peuvent eux aussi vivre des difficultés : anxiété, troubles du sommeil, agressivité, difficultés à s'intégrer… Cela nous touche profondément. On veut les soutenir, les protéger… mais parfois, on se sent impuissant, dépassé, épuisé.


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Comment l'IFS accompagne la perte d'identité du conjoint suiveur


Peut-être que tu as suivi ton conjoint pour une nouvelle aventure professionnelle. Peut-être qu'avant, tu avais une vie qui t'appartenait — une carrière, des collègues, une reconnaissance. Et aujourd'hui, quelque chose s'est effiloché en toi, doucement, sans que tu puisses vraiment mettre des mots dessus.


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Il y a cette fatigue qui s'est installée. Pas celle du corps, mais celle du cœur. Ce sentiment étrange de ne plus tout à fait te reconnaître quand tu te regardes dans le miroir. Comme si une partie de toi s'était diluée quelque part entre l'ancien pays et le nouveau.

Peut-être que tu t'entends parfois penser : "Je ne sers à rien ici", "Je devrais être reconnaissante", "Je ne suis plus que la femme de...". Ces pensées ne sont pas vraiment les tiennes, mais elles résonnent quand même, insidieusement.


Et paradoxalement, tu remarques peut-être que tu t'es mise à t'occuper énormément. Bénévolat, organisation, sport, engagements divers. Une partie de toi essaie de remplir ce vide, de prouver doucement qu'elle existe encore. Mais au fond, il y a parfois cette sensation de solitude, même entourée. Cette impression d'être un peu à côté, un peu invisible.



Le Protecteur qui veille


En IFS, on découvre qu'il y a en toi une partie qui travaille très fort, en silence, depuis que tu es arrivée ici. Une partie qui essaie, à sa manière, de prendre soin de toi.

Cette partie qui te pousse à t'activer sans cesse, à t'engager partout, à remplir ton agenda — elle ne fait pas ça pour t'épuiser.

Au contraire.

Elle essaie, avec tous les moyens qu'elle connaît, de t'éviter quelque chose de douloureux. Elle pense que si tu restes occupée, tu ne ressentiras pas ce vide. Que si tu es utile, personne ne verra que tu doutes.

C'est une partie Protectrice. Elle fait de son mieux depuis si longtemps. Elle mérite d'être vue, entendue, remerciée pour tout ce qu'elle fait.



L'Exilée qui attend, doucement


Et puis, quand on écoute vraiment cette partie Protectrice, quand on lui demande avec douceur ce qu'elle garde à l'abri, on découvre qu'elle protège une partie plus vulnérable de toi.

Peut-être une version plus jeune qui, un jour, n'a pas reçu la reconnaissance qu'elle espérait. Ou qui a appris, sans qu'on le lui dise explicitement, qu'elle devait faire beaucoup pour mériter d'être vue. Qu'elle devait accomplir, prouver, pour avoir de la valeur.

Cette partie porte, depuis longtemps, une croyance silencieuse : "Si je ne fais rien, je ne suis rien."

Et aujourd'hui, à l'étranger, sans le cadre qui te définissait avant — ton métier, ton statut, tes réalisations — cette petite voix s'est réveillée. Elle murmure que peut-être, finalement, elle avait raison.



Ce qui se passe en IFS


En séance, on ne cherche pas à faire taire cette voix ou à corriger cette croyance. On va juste, avec beaucoup de douceur, à la rencontre de cette partie. On lui tend la main.


Je te guide pour que tu puisses lui dire, avec ta présence d'adulte d'aujourd'hui : "Je te vois. Tu n'as plus à porter ça toute seule. Tu n'as rien à prouver pour avoir de la valeur. Tu es précieuse, simplement parce que tu existes."


Et quand cette partie sent qu'elle peut enfin être accueillie, sans jugement, sans pression — quelque chose se dépose. Un poids qu'elle portait depuis des années, parfois des décennies.


La fatigue commence à s'alléger. Tu retrouves, petit à petit, cette confiance qui ne dépend plus de ce que tu fais, mais de qui tu es. Les pensées critiques perdent leur intensité. Et tu peux enfin te demander, tranquillement : "Qu'est-ce que j'ai vraiment envie de faire, moi, pour moi ?"



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L'IFS : une approche thérapeutique reconnue pour les expatriés


C'est ça, l'IFS (Internal Family Systems). Cette approche thérapeutique, dont l'efficacité est aujourd'hui reconnue et prouvée scientifiquement, je la pratique avec passion — parce que j'ai vu, et vécu, à quel point elle peut transformer en profondeur.

L'IFS repose sur une idée simple et lumineuse : nous sommes constitués de différentes "parties" — certaines blessées (les Exilés), d'autres qui les protègent (les Protecteurs) — et en les écoutant avec compassion, nous pouvons retrouver un équilibre intérieur durable.

L'IFS ne cherche pas à corriger ou à faire taire ces parties. Elle les accueille, les comprend, les apaise. Elle les remercie pour tout ce qu'elles ont fait. Et elle nous permet de nous reconnecter à notre essence profonde — ce lieu en nous qui est calme, clair, confiant.



Témoignages de personnes accompagnées en thérapie IFS

« Merci à Stéphanie pour sa grande capacité d'écoute et sa bienveillance. Je pars réconciliée avec moi-même… la tempête s'est calmée.»
« J’avais peur des inconnus… Après quelques séances, l’IFS m’a apporté beaucoup de détente. Je suis moins inquiet, plus en sécurité. 1000 mercis.»
« Stéphanie m'a aidé à gagner confiance en moi et à éviter une perpétuelle fuite en avant.»
« Je me suis sentie en sécurité émotionnelle et affective dans le cabinet de Stéphanie Staub. Sa guidance compétente par la méthode de l'IFS, sa douceur et son écoute bienveillante m'ont permis d'éclaircir et d'apaiser en moi des problématiques complexes.»


Psychothérapie IFS pour expatriés — consultations en visio


Je propose des accompagnements en thérapie IFS en visio, du lundi au vendredi, pour les personnes expatriées ou vivant à distance.


Un espace sécurisé, confidentiel, et profondément transformateur — accessible où que tu sois dans le monde. Je consulte également à mon cabinet à Rivière Noire, pour celles et ceux qui vivent à Maurice.


Si tu te reconnais dans ces mots, je t'invite à découvrir mon approche plus en détail sur mon site : https://stephaniestaub.com

Et si quelque chose résonne… je serai heureuse de t'accompagner.





Questions fréquentes sur l'IFS et l'expatriation


Comment la thérapie IFS aide-t-elle les expatriés ?

La thérapie IFS (Internal Family Systems) est particulièrement adaptée aux défis de l'expatriation car elle ne se contente pas de gérer les symptômes en surface. Elle va à la rencontre des parties blessées qui ont été réveillées par le changement de pays — ces parties qui portent parfois des blessures anciennes de rejet, d'invisibilité ou de manque de reconnaissance.

En expatriation, les repères habituels disparaissent : la carrière, le réseau social, la reconnaissance professionnelle. L'IFS permet d'identifier les Protecteurs qui s'activent face à cette perte (hyperactivité, besoin de contrôle, auto-critique) et de comprendre ce qu'ils protègent réellement. En accueillant avec compassion ces parties vulnérables, on peut les libérer du poids qu'elles portent, souvent depuis bien avant l'expatriation.

Le travail en IFS permet de retrouver une sécurité intérieure qui ne dépend plus du contexte extérieur — un équilibre profond qui reste stable même dans les transitions.

Qu'est-ce que le syndrome du conjoint suiveur ?

Le syndrome du conjoint suiveur (ou "trailing spouse syndrome") désigne l'ensemble des difficultés psychologiques et émotionnelles vécues par la personne qui accompagne son partenaire dans une expatriation professionnelle.

Il touche principalement les femmes (environ 90% des conjoints suiveurs), souvent diplômées et ayant une carrière établie avant le départ. Ce syndrome se manifeste par une sensation de vide lié à la perte d'identité professionnelle, une fatigue émotionnelle profonde, un sentiment de dépendance financière difficile à vivre, et parfois une solitude intense malgré l'apparence d'une "belle vie".

Ce qui rend ce syndrome particulièrement douloureux, c'est la culpabilité qui l'accompagne : "Je devrais être reconnaissante", "Je n'ai pas le droit de me plaindre". Ces pensées empêchent souvent les conjoints suiveurs de demander de l'aide, alors qu'ils en auraient grandement besoin.

En IFS, on ne pathologise pas cette souffrance — on la comprend comme une réaction naturelle à une perte réelle d'identité et de repères.

Comment gérer la perte d'identité en expatriation ?

La perte d'identité en expatriation est une épreuve réelle qui mérite d'être reconnue et accompagnée avec douceur. Voici quelques pistes :

Reconnaître la perte réelle : Tu as effectivement perdu quelque chose d'important — ta carrière, ton statut, ta reconnaissance. Ce n'est pas "dans ta tête". Cet deuil mérite d'être accueilli.

Distinguer qui tu es de ce que tu fais : La partie la plus difficile est souvent de réaliser que tu as de la valeur en dehors de tes accomplissements. L'IFS aide à se reconnecter à cette essence de soi qui existe indépendamment des rôles externes.

Ne pas combler le vide par l'hyperactivité : Beaucoup de conjoints suiveurs se lancent frénétiquement dans le bénévolat, le sport, l'organisation. Si cela part d'un vrai désir, c'est merveilleux. Mais si c'est pour éviter de ressentir le vide, cela ne fera que reporter la vraie guérison.

Demander de l'aide : Un accompagnement thérapeutique permet de traverser cette transition avec un soutien bienveillant. En IFS, on va à la rencontre des parties qui souffrent de cette perte, pour les apaiser en profondeur.

Se donner du temps : La reconstruction d'une identité ne se fait pas en quelques semaines. C'est un processus qui mérite patience et compassion envers soi-même.



Stéphanie Staub

Praticienne IFS validée Niveau 2

Psychothérapie IFS pour expatriés en visio et à Maurice




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